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Entrée réservée aux candidats à un emploi chez «Orgone»

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La crise s'annulerait-elle ?

par Cassandra Lowley le 21 Juil 2013, 22:04


Cassie ignorait pourquoi elle avait été appelée. Enfin... Elle s'en doutait, évidemment. La jeune femme n'était pas stupide, loin de là en fait : elle avait toujours eu un parcours chaotique, mais rempli de succès plutôt satisfaisants malgré tout. C'était le défaut d'avoir une formation professionnelle assez hasardeuse... Cassandra avait fait sa high school en se spécialisant en économie, à la faculté elle était partie sur des sciences de la matière, et avait finalement trouvé son premier "vrai" job chez Remedy Entertainment, où elle travailla notamment sur Max Payne 2 en tant que software engineer (codeuse, quoi). Autant dire que ce ne fut pas simple... Le jeu devait sortir pour à peine six mois après son arrivée, elle dut donc avaler une quantité d'informations surréaliste, en plus de subir le sexisme extrême qui était souvent présent chez les développeurs de jeu.

Son parcours chez Remedy s'arrêta d'ailleurs assez rapidement, notamment pour ces raisons, mais étonnamment elle retrouva un travail assez facilement chez Gearbox Software, où elle travailla sur Borderlands. Elle passa assez rapidement de codeuse à un rôle plus adapté à ses compétences, c'est-à-dire game designer. Si elle n'avait rien contre le fait de cracher des centaines de lignes de code, elle préférait largement avoir une vue plus globale du projet, l'arranger comme un immense échiquier, orienter le développement vers quelque chose de plus palpitant, de moins ennuyeux, de moins laborieux, de plus prenant, immersif... Son travail avec les équipes créatives amena beaucoup au jeu, d'ailleurs,.. Elle ne resta néanmoins pas chez Gearbox, se voyant proposer une place de Lead Designer -bien mieux donc- chez Bethesda game studios, pour un jeu plutôt ambitieux... The Elder Scrolls V : Skyrim.

Celui-ci fut son petit bébé. Un projet d'envergure, de longues heures sans dormir et à renforcer les équipes dans tous les sens, du QA par-ci, du projet management par-là, des arrangements complexes avec équipes chargées des relations publiques et de la communication, autant dire que ce fut un véritable chantier de titan... Un chantier qui paya bien, vu que le résultat fut considéré comme l'un des jeux les plus ambitieux de l'année. Sur internet, le jeu était décrit comme un "vortex spatiotemporel où le temps s'échappe pour ne jamais revenir", tellement il était prenant. Cassie n'en était pas peu fière.

Mais elle changea encore de direction, principalement à cause de mésententes sévères avec la direction. Elle devait travailler sur le jeu en ligne, Elder Scrolls Online, mais la manière dont le jeu était conçu au niveau du modèle économique lui déplaisait énormément... Elle avait l'impression de ne pas concevoir un JEU mais de concevoir une stratégie de vente, et autant dire que le marketing ce n'était pas son travail. Elle ferma donc la porte, en de bons termes mais avec un peu de tension malgré tout, se retrouvant sur le marché pendant un an...

Et ce fut là qu'elle eut ce coup de fil étonnant. Il venait des ressources humaines d'une compagnie nommée "Orgone"... Elle en avait entendu parler, pas nécessairement en bien. Ils n'avaient jamais rien produit de très concret ou immense, mais leur patron se la pétait d'une force inimaginable. Si la vantardise avait été cotée en bourse, le type aurait certainement été multimilliardaire. La jeune game designer était donc hésitante, mais d'un autre côté cela faisait près d'un an qu'elle n'avait pas trouvé grand chose... Elle avait été à deux doigts de travailler chez Blizzard Entertainment pour le fameux "Next-Gen MMO", mais hélas, le recrutement avait été interrompu en raison d'une remise à zéro totale de leur projet... C'était bien leur style, ça.

Ce fut donc ainsi qu'elle se retrouva dans les bureaux des RH d'Orgone, à Miami. La ville n'était pas désagréable, en fait c'était même son genre de ville. Assez tranquille, peu de "prise de tête", une culture assez internationale, du soleil, de la mer, que demander de plus... Pour avoir une allure convenable, la jeune femme avait opté pour un tailleur simple, gris foncé. Ce n'était pas trop habillé, ni vraiment vulgaire. Elle connaissait le milieu du jeu et savait qu'en général, les employés se promenaient avec des T-shirts de groupes de métal. En fait, l'un de ses supérieurs, une fois, avait été un type avec une crête iroquoise teinte en rose... Mais elle ne connaissait pas Orgone. Elle avait donc pris la solution médiane : un truc un peu habillé, mais pas trop.

Restait à voir s'ils voulaient la recruter, ou juste lui faire perdre son temps...

« Bonjour, » dit-elle à la secrétaire avec un sourire amical. « Je suis mademoiselle Lowley, j'ai été invitée à venir à 14h30. »

"Invitée à venir". Pas convoquée à un entretien d'embauche... Elle choisissait ses mots, et savait qu'ON la contactait ELLE. Elle pouvait donc fixer ses conditions et tenter de négocier un contrat confortable : elle devait donner l'image d'une personne que l'on veut à tout prix s'arracher, et non de quelqu'un de désespéré en quête du premier job qui passe.

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Re: La crise s'annulerait-elle ?

par Cassandra Lowley le 22 Juil 2013, 18:44


La secrétaire salua Cassie d'une poignée de main, que cette dernière rendit simplement avant d'ensuite attendre, le temps que la hiérarchie ne soit prévenue. La développeuse en profita pour rapidement regarder l'heure sur son téléphone portable : 14h30 pile. C'était une ponctualité étonnante, elle avait été habituée à devoir attendre parfois plus d'une heure, dans certaines entreprises peu organisées. Une fois cela fait, elle observa rapidement la jeune femme qui venait de l'accueillir, d'un regard qui se voulait neutre. Plutôt jolie, milieu de vingtaine probablement, un style à la fois sobre et élégant, le même que Cassandra avait adopté pour cet entretien qui soulevait de nombreuses questions. Elle ne put s'empêcher de sourire légèrement alors qu'elle pensait au fait que finalement, venir avec des baskets crado et un T-shirt de skateuse aurait probablement été du plus mauvais effet...

La secrétaire signala alors que le rendez-vous était en salle 13. Ne se faisant pas prier, la candidate (en quelque sorte du moins) suivit alors Marie au travers des couloirs pour finalement jeter un œil à la salle dans laquelle elle passerait ce singulier entretien. C'était... à l'image du reste de l'entreprise, encore une fois. Simple, sobre, élégant. Il y avait quelques objets décoratifs comme des maquettes de publicités et autres... Mais ce que Cassie remarqua immédiatement, c'était le type de décoration. Des maquettes de publicités. Pas des figurines, des cartes à jouer rares, ou de space marine grandeur nature comme elle avait pu en voir chez les autres développeurs. La déduction -vraie ou fausse- qu'elle en fit était que le propriétaire de ce bureau n'était pas vraiment un joueur, mais plutôt quelqu'un tentant de "faire semblant" d'en être un pour s'intégrer dans la culture d'entreprise si particulière qu'est celle du développement de jeu vidéo.

Cela étant dit, la designer s'était renseignée sur la compagnie avant de venir, et elle savait qu'ils ne faisaient pas *que* du jeu vidéo. D'après ce qu'elle avait pu voir, le directeur était quelqu'un de pompeux et prétentieux, ce qui encore était une chose, mais surtout ils étaient à l'origine spécialistes des effets spéciaux. Pourquoi se lancer dans le jeu vidéo au juste ? C'était pour ainsi dire très rare, elle n'avait vu ce genre de changement, passer du cinéma au jeu, qu'avec Lucas Arts et Disney Interactive, dont le premier avait fermé et le deuxième était plus un "surveillant" qu'un vrai développeur. Elle avait évidemment entendu parler de ces trucs "révolutionnaires" que prétendait avoir découvert le boss de la compagnie Orgone... Un nouveau mode de gameplay ? Un nouveau périphérique ? Avec la concurrence du Kinect et de l'Oculus Rift, il faudrait être sacrément créatif pour découvrir quelque chose de nouveau...

Et c'était justement pour cela qu'elle était circonspecte. Des développeurs qui ont voulu refaire World of Warcraft, refaire Skyrim, refaire Angry Birds, refaire Call of Duty, il y en avait eu des milliers. Et pourquoi n'a-t-on jamais entendu parler de leurs jeux ? Parce qu'ils avaient tous échoué. Soit on est le premier à avoir une idée, soit on est particulièrement excellent pour raffiner et bonifier une idée, soit on s'abstient. Vu qu'Orgone n'avait à sa connaissance pas sorti de jeu, elle ignorait dans quelle catégorie se trouvait cette entreprise, et elle craignait donc qu'il ne s'agisse d'un PDG ayant fait une école de commerce, qui n'y connaît rien à rien, et qui va lui annoncer : "Ma chère mademoiselle Lowley, j'ai un projet... On va faire une sorte de réseau social, où les gens pourront s'ajouter en amis, communiquer, et partager des informations". Ouais, refaire Facebook quoi, super, bien joué. Même Google a essayé et ils se sont plantés.

Elle laissa en tout cas ces réflexions de côté pour le moment et s'installa, comme on lui proposait, jetant un œil rapide à l'écran. 24 pouces... Trop grand pour elle. Pour voir l'ensemble du HUD d'un jeu sur un écran de cette taille, il fallait en général reculer l'écran, et elle n'aimait pas trop.

Marie s'approcha alors d'elle, lui parlant alors avec un air de confidence, lui signalant qu'elle n'avait pas postulé chez Orgone... En temps normal, c'était censé être quelque chose de bénéfique, et non un détail auquel on devait se "préparer". Elle hocha en tout cas la tête, remerciant la secrétaire de cette précision, tout en affichant une mine assez intriguée. Quelle était cette entreprise au juste, et que lui voulait-on ? Quel était le projet qu'ils avaient ? Elle se préparerait en tout cas à cette question aussitôt qu'elle pourrait réfléchir un instant.

Finalement, quand la jeune femme lui proposa quelque chose, elle inclina de nouveau la tête en remerciement -une sorte d'habitude qu'elle avait- tout en répondant :

« Un thé dans ce cas, je vous remercie. »

Cass' observa les magazines un instant, l'air pensive. Elle aurait imaginé qu'avec l'égocentrisme manifeste du PDG de la boîte, les bureaux seraient remplis de posters de lui, ou au moins de magazines chantant ses louanges... Mais pourtant, rien de ce type. Diverses publications de qualités variables, sur des sujets assez variés. Maintenant, il y avait un choix à faire...

Saisir un magazine et lire tranquillement donnerait un effet "salle d'attente chez le docteur", pourrait montrer des difficultés d'attention que certains recruteurs n'aimeraient pas. En revanche, rester simplement là, observant la baie de Miami, pourrait montrer une certaine patience et détermination. Mais... Si le recruteur était quelqu'un qui appréciait les tempéraments volatils -il y en avait- alors il serait sûrement surpris qu'elle n'ait pas pris de quoi lire en attendant. Et inversement, si le recruteur avait apprécié les personnalités sérieuses, il n'aurait peut-être pas eu une bonne première impression en entrant pour voir Cassandra en train de lire "Closer" ou quelque chose du genre. Bon, Closer n'était pas dans le choix disponible, mais l'idée était là.

Être une femme dans le milieu du développement avait appris à la jeune designer à se méfier de beaucoup de choses, de toujours bien considérer tous les choix disponibles pour s'adapter à son interlocuteur... Mais ici, elle ne le connaissait pas : elle avait une chance sur deux. Tant pis. Elle choisit donc d'observer la baie de Miami, qui au fond n'était pas un spectacle vraiment désagréable, attendant l'arrivée du ou de la responsable RH qui s'occuperait d'elle...

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Re: La crise s'annulerait-elle ?

par Alex Castle-Glass le 23 Juil 2013, 18:16


Cassandra Lowley. J'avais son dossier sous les yeux. Comme avant chaque entretien, je me consacrais quelques minutes pour relire le tout. Il n'y avait rien de plus anormal à mes yeux que de poser des questions dont les réponses se trouvaient dans le CV. Pourtant, Ce Curriculum ne nous avait pas été adressé directement. Je l'avais récupéré sur un site de recrutement en ligne. Orgone ne passait aucune annonce, mais nous étions abonnés à différentes vitrines : Monster, Cadre Online, j'en passe des pires et des meilleurs. Quand M.Lebenton me communiquait un nom, je commençais ma contre-enquête grâce à ces sites, mais également grâce à archives.org. Il me permettait de repérer les falsifications assez rapidement. Si je devais résumer la situation de Mlle Lowley, elle était des plus banales : une femme dans le milieu du développement qui passait par différentes cases plus ou moins loin du «pisseur de code» comme il le disait dans le jargon. Évidemment, pisseur de code ne vendait pas dans le milieu des SSII. Alors on trouvait des termes plus élogieux comme Architecte développement, concepteur, technico-commercial...

Le terme de Lead Designer avait le mérite d'être original. J'avais du me renseigner pour savoir exactement de quoi il en retournait. L'appel auprès de sa direction m'avait également permit d'obtenir un témoignage sur ses compétences. Mais ce n'était pas ce qui intéressait M.Lebenton. Loin de loin, même ! La messagerie instantanée bipa alors que j'avais refermé le dossier et que je me servais un rapide espresso à l'aide de la Senseo. Je répondis à Marie avant de descendre, tasse et dossier à la main. Allez pas de catastrophe sur ton chemisier blanc, Alex, ça me fera plaisir.

J'arrivais au quatorzième, Marie préparait un thé.

-- Laissez Marie, je vais le lui porter. Vous auriez un plateau par contre, sinon je vais faire une catastrophe !

Je pris le plateau, y déposai les deux tasses et mon dossier. J'ouvris la porte et entrait sans frapper.

-- Bonjour Mademoiselle Lowley

Je déposai le plateau sur le bureau, lui tendit sa tasse d'eau frémissante et la boîte à thé, avant de prendre mon café pour m'asseoir face à elle. Je décidai d'aller droit au but.

-- Vous étiez Lead game designer chez Bethesda. Vous connaissez actuellement une période de chomâge et après vérification dans nos CVs reçus, vous n'avez jamais postulé chez Orgone. Avant d'aller plus loin dans l'entretien, je souhaitais savoir s'il y avait une raison particulière à cela.

J'étais souriante. Ma question ne contenait aucun piège. Elle pouvait ne pas avoir postuler parce qu'elle n'appréciait pas la réputation d'Orgone, mais dans ce cas, elle n'aurait pas fait le déplacement. J'avais envie d'en connaître la raison et je cherchais également à savoir si elle avait suivi le conseil de Marie.

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Re: La crise s'annulerait-elle ?

par Cassandra Lowley le 23 Juil 2013, 21:44


Après quelques brefs instants à admirer la baie de Miami, quelqu'un fit son entrée dans le bureau avec un plateau. La jeune femme qui venait d'arriver salua alors la "postulante", avant de poser les boissons et lui tendre la tasse d'eau brûlante. Cassandra eut tout juste le temps de s'installer que déjà les questions fusèrent... En fait, la brune ne savait même pas à qui elle avait affaire. Pour se simplifier la vie, elle supposerait qu'il s'agissait de la directrice des ressources humaines, mais c'était plutôt étonnant de ne même pas savoir qui est son interlocuteur.

Et venant du type de personnage qu'elle avait côtoyé durant sa carrière, souvent des hommes dont certains n'avaient pas forcément un côté corporate très développé, elle aurait pu comprendre... Mais la jeune blonde en face d'elle ne ressemblait pas vraiment à une adepte des longues nuits de crunch pour sortir le projet à temps. Et non, le crunch, ce n'est pas une soirée à manger du chocolat qui croustille : ce sont les semaines où l'on travaille 80 heures pour que tout soit prêt en temps et en heure pour la date de sortie décidée par l'éditeur.

Cassie fut donc étonnée de cette bizarrerie sociale, mais ne s'en formalisa pas pour autant. S'asseyant tranquillement et prenant un petit sachet de thé comme on lui avait proposé, elle écouta tranquillement la question avant d'y répondre après deux brèves secondes de réflexion :

« Hé bien, concernant le chômage lui-même, il faut savoir que la position de Lead Game Designer n'existe qu'en un seul exemplaire par projet, vu que c'est celui qui coordonne toutes les équipes qui programment le jeu et fait le lien entre les codeurs et le reste de l'entreprise. Par conséquent, afin d'intégrer une nouvelle équipe il faut qu'un poste se libère sur un projet existant, ou qu'un nouveau projet ne s'ouvre, ce qui n'est pas aussi courant qu'on pourrait le penser. Je pourrais évidemment trouver un travail en tant que simple Game Designer, mais avant de le faire je préfère tenter de laisser un moment de battement afin de trouver quelque chose qui corresponde vraiment à mes aspirations et mes compétences. »

Elle vérifia bien que le thé infuse convenablement, posant ensuite la tasse sur le plateau en prenant garde de ne rien faire tomber.

« Quant à Orgone, je sais que les développeurs de jeu ont des ambiances de travail très variables. Cela peut aller du meilleur, comme Valve ou Riot Games, au pire comme Trendy Entertainment ou Zynga. Étant donné qu'Orgone n'a que récemment commencé à se lancer dans le jeu, je préférais attendre que des retours ne soient disponibles sur des sites spécialisés comme Glassdoor, vis-à-vis de la manière dont fonctionne le management, les avantages, et surtout l'ambiance de travail. Sans compter que votre projet reste très mystérieux, ce qui est certes normal dans cette industrie, mais ça pousse à la prudence. Si votre projet est un casse-briques, un FPS ambitieux, ou s'il s'agit d'une énième copie ratée de World of Warcraft qui échouera et finira en free to play après 6 mois, ma motivation sera différente. Même si j'aime les casse-briques. Notez, je ne juge en aucun cas la qualité de votre projet, car comme je le disais, je ne le connais pas. »

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Re: La crise s'annulerait-elle ?

par Alex Castle-Glass le 24 Juil 2013, 13:36


Là, je devais avouer ma surprise. Je lui demandais s’il y avait une raison à l’absence de son CV dans nos bases et elle me répondait par la définition de Lead Game Designer. Je ne pris aucune note sur sa description. Je mémorisais, vérifiais que cela collait avec la définition que j’en avais. Mais je ne voulais pas prendre de note pour qu’il n’y ait aucune interprétation. Elle m’expliqua privilégier ce genre de poste, pour le moment. Elle me rassurait, car elle ne s’enfermait pas dans ce poste. Pour le moment, elle lui donnait priorité et si elle ne trouverait rien, elle reverrait ses prétentions. C’est dommage, car Lead Game Designer, nous n’en aurons pas vraiment à Orgone. Je retins cette information. Car le Lead Game designer avait quand même une importance sur le packaging produit.

Ensuite, elle me parla d’Orgone. Et là, je compris d’autres informations importantes. L’ambiance au travail avait une grande importance apparement. Je notais sur mon carnet de note les mots «Ambiance de travail». Au moins, elle ne partait pas en conjecture sur Orgone. Elle ne connaissait pas le produit. Tant mieux, ça m’aurait ennuyé de la buter dans le bureau. Je faillis rire à cette pensée.

Notre projet étaot plus proche du FPS, le S n’étant d’ailleurs pas obligatoire. Mais je ne pouvais pas lui en parler tant qu’elle n’aurait pas signé le contrat de confidentialité déjà signé par Marie et nos autres employés.

-- Je résumé, mais vous me dites si je résume trop. Vous privilégiez les posts de Lead Game Designer. Vous accordez de l’importance à l’ambiance de travail. Vous ne connaissez pas Orgone. Vous ne connaissez pas notre projet. Vous préférez savoir où vous mettez les pieds avant de postuler à un poste.

Je notais en langue française ces points sur mon carnet. Puis je sortis, une feuille de mon tiroir que je présentais à Mademoiselle Lowley.

-- Voyez-vous, notre projet pourrait être bien avancé que vous ne le sauriez pas. Tous nos employés signent ce contrat de confidentialité. En nous appuyant sur la loi Patriot, celui qui ne le respecterait pas risquerait des soucis financiers qui ne seraint rien en comparaison des problèmes pénaux encourus.

Je ne plaisantais pas, je jouais carte sur table. Certains candidats préféraient repartir à ce moment-là. D’autres au contraire, était attiré par le fruit défendu. Ah... Le fruit défendu... Drôle de façon de parler du sexe... Bref...

-- Avant d’aller plus loin, j’aimerais savoir si ce genre de contrat vous poserai des difficultés.

Clairement, si elle me répondait oui, je serais contraint de la laisser partir. Même si M.Lebenton souhaitait la recruter, elle. Il préférait se passer d’un talent et d’un donneur plutôt que de travailler sans cette couverture.

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Re: La crise s'annulerait-elle ?

par Cassandra Lowley le 24 Juil 2013, 20:04


« C'est assez bien résumé. » répondis-elle avec un sourire.

Restait maintenant à voir si elle en saurait plus sur leur si mystérieux projet... Car elle devait bien avouer que les places libres de Lead game designer étaient rares, vu que comme elle l'évoquait, il n'y en a qu'un et un seul par projet. De fait, la place était souvent déjà occupée... Ce qui rendait les choses assez difficiles. La voie la plus courante était donc d'entrer par la "petite porte" en tant que Game designer, et évoluer par la suite lors de l'ouverture d'un nouveau projet. C'était d'ailleurs la voie que Cassie était en train de très sérieusement envisager, mais il semblerait que mademoiselle l'inconnue (car Cassandra ne connaissait toujours pas son nom) ait une idée en tête. Une solution à proposer ? Un moyen de passer outre cette difficulté ?

Elle devait en tout cas avouer un certain intérêt. Si elle était venue, disons... plus ou moins en touriste, là en revanche elle commençait à devenir curieuse. La blonde reprit la parole, lui expliquant qu'ils avaient un contrat qui l'engagerait à respecter une confidentialité totale... Une NDA en somme. Le fait qu'elle doive lui expliquer de quoi il s'agissait laissa encore une fois penser à la brune que la responsable RH n'avait jamais travaillé chez un développeur. Elle répondit donc poliment, tout en examinant rapidement le contenu du contrat :

« Pas de problème. Tous les développeurs font signer des NDA à tous leurs employés, j'ai l'habitude. »

Alice pourrait peut-être considérer cette réponse comme condescendante, mais ce n'était pourtant pas le cas. Cassie savait qu'on ne pouvait pas tout savoir ni tout connaître, elle voulait simplement lui faire savoir que c'était une procédure courante afin qu'elle le sache... Et éviter des problèmes avec quelqu'un qui serait moins compréhensif que la candidate actuelle. La codeuse avait connu pas mal d'employés qui n'étaient pas méchants, mais... Un peu bourrins parfois. Ils partaient d'un principe : "Si je le sais, alors tout le monde doit le savoir, et ceux qui ne savent pas sont des cons". Cela avait toujours insupporté la designer au plus haut point...

En attendant, une fois qu'elle eut terminé sa lecture, elle signa rapidement avant de rendre la paperasse à la recruteuse.

« Voici ! J'imagine du coup qu'une partie du mystère va pouvoir se lever ? » demanda-t-elle du coup avec un air assez curieux, presque comme une gamine qui va fouiller dans un coffre où elle n'a pas le droit de mettre le nez.

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Re: La crise s'annulerait-elle ?

par Alex Castle-Glass le 26 Juil 2013, 16:00


Quand elle me parla de son habitude à voir les NDA que faisaient signer les sociétés de développement, je me demandais si elle avait bien compris ce dont je parlais. Malgré sa politesse, son ton m’agaça. Je notai le mot «blasé» sur mon bloc-note alors qu’elle survolait le document. Elle avait lu le texte trop rapidement pour moi et j’estimai qu’elle ne prêtait pas assez attention aux enjeux du document signé

-- Pas tout-à-fait !

Je pris la feuille et la déchirai en deux sous ses yeux et le jetais à la corbeille. Je repris aussitôt un exemplaire vierge de mon bureau.

-- Vous avez peut-être tout vu, vous êtes peut-être habituée à tout, mais croyez-moi ! Vous n’êtes à mille lieux d’imaginer ce que nous faisons ici. Alors vous allez bien relire ce document. Vous découvrirez que ce n’est pas un NDA qu’on signe dans les sociétés de développement de jeux vidéos. Par exemple, si vous démissionnez, la NDA n’a court que contre une prime que les éditeurs oublient parfois de vous verser dès lors que le public connait le projet. Là je parle d’un document régit par la loi Patriot. En clair, si vous ne le respectez pas, c’est la case prison et le tribunal compétant et celui du ressort des luttes anti-terroristes.

Je n’étais ni insultante ni blasée. C’était la première fois qu’un candidat réagissait de la sorte et semblait avoir besoin de m’expliquer son ancien job et comment «on est censé travailler» quand on connait vraiment bien «les maisons d’édition de jeux vidéos». Je n’avais qu’une envie : sonder son esprit et y faire le tri. Mais bon...

-- Alors relisez-le bien s’il-vous-plait. C’est particulièrement important. Si vous ne signez pas, je ne pourrais pas lever la moindre du mystère. Si vous signez, vous ne pourrez même pas parler de cet entretien d’embauche. On vous remboursera de vos frais de déplacement et on vous remplira un document pour vos cotisations chômages si vous en percevez encore. Mais quoi qu’il en soit, vous pourrez toujours accepter ou refuser le poste auquel nous avons pensé pour vous.

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Re: La crise s'annulerait-elle ?

par Cassandra Lowley le 26 Juil 2013, 20:36


Lorsque la DRH déchira le contrat, la brune ne put s'empêcher de hausser un sourcil, se demandant ce qu'il lui prenait au juste. Celle-ci sortit ensuite un exemplaire neuf avant de donner une réponse qui sidéra assez la designer...

« ... hein ? Le Patriot Act ? Sérieusement ? » demanda-t-elle en observant l'exemplaire vierge et en le parcourant du regard avec une mine totalement surprise. « Mais... Quel rapport entre un jeu vidéo et une loi antiterroriste !? »

En temps normal, elle n'aurait jamais osé dire un truc pareil. Elle avait toujours pris soin de maîtriser ce qu'elle disait au mot près, mais le contrat mentionnait effectivement ce dont venait de parler la directrice. Mais elle ne savait même pas si c'était ou non constitutionnel... Rien dans la loi en question n'autorisait quoi que ce soit au domaine privé, enfin, dans son souvenir... Les questions étaient donc nombreuses dans son esprit, notamment : jugée par un tribunal antiterroriste ? Pour du jeu ?

« Effectivement, ça n'a rien d'une NDA standard... »

Cette histoire lui déplaisait énormément.

« Alors attendez, je demandais comment était l'ambiance et après cinq minutes d'entretien on me dit que je peux me faire enfermer à Guantanamo... Donc ne prenez pas mal la question, mais... Tout votre management fonctionne comme ça ? Sur le stress et la menace ? Parce que si vous me dites que ce n'est pas le cas, je veux bien vous croire... Encore une fois, je comprends les besoins de confidentialité, une simple fuite d'informations peut coûter extrêmement cher et faire totalement capoter un projet. Mais une loi antiterroriste c'est assez peu engageant donc je préférerais être au courant de vos méthodes de management avant toute chose... »

Le management par le stress donnait les plus mauvais jeux du monde, les employés les plus déprimés, et en général ça s'accompagnait d'un mauvais salaire. Plus les secondes passaient et moins elle avait envie de rester, et encore moins de travailler ici... Car d'ailleurs, elle n'avait même pas encore parlé de salaire.

« D'autant que tout ça pour un salaire oscillant entre 35.000 et 50.000 dollars par an... Même si l'assurance médicale est d'excellente qualité, je dois avouer que ça me semble un peu brutal. Sans compter le fait que je suis game designer moi, je ne suis pas agent de la CIA... »

Si elle aurait signé une NDA sans hésiter, là en revanche, c'était une toute autre histoire...

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Re: La crise s'annulerait-elle ?

par Alex Castle-Glass le 30 Juil 2013, 09:39


Elle ne signa pas et j'en fus satisfaite. Elle venait de comprendre l'importance du document que je lui avais remis. Du coup, je comprenais parfaitement ses réticences à signer cet acte engageant. Je souris quand elle m'interrogea sur le rapport entre un jeu vidéo et une loi anti-terroriste.

-- Ah les États-Unis... La loi anti-terroriste cible beaucoup de domaines : lutte anti-terrorisme, la fraude fiscale , la création de fausse monnaie, les arnaques Internet sont considérés comme des actes économiquement terroristes. Mais nous ne faisons pas que du jeu vidéo chez Orgone. Tant que vous ne signerez pas, je ne vous en parlerez pas. Notez bien que le fat de signer ce document, ne vous engage pas plus loin. Si le poste ne vous plait pas, vous pourrez toujours rejeter notre proposition. Mais pour le Management, je tiens à vous rassurer. Nous fonctionnons en équipe, l'ambiance est plutôt bonne malgré les frasques médiatiques de M.Lebenton. Nous ne fonctionnons pas sur le modèle du stress et de la menace. Mais nous avons un projet qui nous oblige légalement à la confidentialité totale. Quant au méthode de management, vous travaillerez en équipe. Nous n'aimons pas la hiérarchie pyramidale. Votre supérieur direct sera Monsieur Lebenton. Votre équipe sera au même niveau hiérarchique que vous. Nous recrutons des gens compétents et travailleurs avant tout. Et ensuite, vous aurez des exécutants que nous motivons à l'intéressement et que vous motiverez selon vos propres méthodes. Mais bon, prenons le problème à l'envers si vous le permettez.

Je me reculais dans mon siège et l'invitai à prendre la parole sur ce qu'elle désirait.

-- Qu'est-ce qui vous motive ? J'ai noté l'ambiance au travail, je comprends que le salaire pèse dans la balance, je rajoute l'assurance maladie. Quels sont vos projets, vos ambitions ? Ce que j'ai à vous proposer pourra peut-être vous convaincre d'essayer. En tous les cas, aucun de ceux que nous avons engagés n'ont utiliser leur droit de retrait vis à vis de la période d'essai.

Qui se trouve dans les locaux ? ?

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