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Orgone • Afficher le sujet - Il faut garder l'esprit ouvert pour se laisser surprendre.
Entrée réservée aux candidats à un emploi chez «Orgone»

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Il faut garder l'esprit ouvert pour se laisser surprendre.

par Inès Devereaux le 21 Juil 2013, 22:48


Doucement, elle gravissait les marches de la grande tour Vesta avant de pousser les portes de verre qui menaient dans le hall d'entrée. Un instant, la jeune femme s'arrêta pour observer les gens autour d'elle fourmiller dans tous les sens.

Qu'est-ce-que je fais ici ? Se demanda-t-elle.

C'était la curiosité sans doute, qui l'avait incité à pousser les portes de cette tour, mais elle préférait croire qu'elle faisait tout cela par professionnalisme et dévotion.

Employée dans une multinationale informatique à succès, elle avait reçu une invitation plus que particulière. Inès n'avait pas envoyé de curriculum vitae à cette entreprise, Orgone. Alors, sa première question fut de se demander, pourquoi elle ? Avant toute chose, elle fit des recherches sur cet endroit. Elle savait que c'était une société française spécialisée dans les effets spéciaux post-production. Cela restant vague pour elle, elle avait utilisé tous les moteurs de recherches disponible sur internet pour en savoir plus sur ce nom, mais tous la ramenaient vers un seul homme, Wilhelm Reich. Un psychiatre et psychanaliste, pour qui l'orgone désignait une forme hypothétique d'énergie dont il affirmait avoir établi l'existence. Ses résultats ne furent jamais reproduits et la théorie de l'orgone fut considérée comme non scientifique. Wilhelm Reich s'était posé la question de savoir si la libido, était ou non, une énergie réelle. Ses différentes études l'avaient amené à déclarer l'existence de l'orgone, dont il présenta la découverte potentielle comme intimement liée aux capacités sensorielles.

Tout cela ne lui en disait pas plus, car la signification de l'orgone, pouvait ne rien avoir avec l'activité de l'entreprise. Honnête et un peu perdu, elle alla parler de cette proposition d'entretien à son employeur qui l'encouragea à se rendre à ce rendez-vous. Selon lui ce n'était rien d'important, mais cela pouvait être aussi l'arrivée d'un nouveau concurrent. Ne pensant qu'à ses chiffres essentiellement, il ne doutait pas un seul instant qu'Inès puisse être intéressée par une société inconnue. La jeune femme était bien trop ambitieuse et appréciait trop le prestige pour envisager quitter une entreprise avec une renommée mondiale. Alors, elle se rendit à ce rendez-vous, sans aucune idée de ce qu'elle allait trouver et sans aucune intention d'accepter les propositions qu'on risquait certainement de lui faire.

Le grand panneau à l'accueuil indiquait que les bureaux de cette entreprise se trouvaient au treizième étage. La surprise se lut sur le visage d'Inès quand elle remarqua qu'elle s'étendait sur plusieurs étages.

Elle ne me semble pas si petit que cela, cette société ! Souffla-t-elle entre ses lèvres.

Elle prit donc l'ascenseur et se rendit dans cet endroit mystérieux. Elle se dirigea vers la secrétaire.

Bonjour, je suis Inès Devereaux. J'ai un entretien à 9h. Je ne connais pas le nom de la personne qui me recevra, cela n'était pas indiqué. Vous pourriez me donner son nom s'il vous plait ?

Après sa réponse, elle écouta les recommandations de l'employée et alla s'asseoir et attendre qu'on la reçoive. Pendant ce temps, elle laissa son regard parcourir chaque centimètre de la pièce.

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Re: Il faut garder l'esprit ouvert pour se laisser surprendr

par Inès Devereaux le 22 Juil 2013, 12:36


La secrétaire, courtoise et professionnelle, comme toutes les secrétaires se doivent de l'être, semblait prête à s'occuper de moi. Elle répondit à ma question en m'informant que c'était une certaine Mademoiselle Castle-Glass qui allait me recevoir. Je ne connaissais pas ce nom. Il ne me disait absolument rien et le fait de savoir que cette personne était ravie de me recevoir me laissait encore plus interrogative sur la raison de ma présence ici.

J'aurais pu imaginer que cette femme était une ancienne camarade d'école voulant embaucher une ancienne amie, mais le fait que cette secrétaire m'ait précisé que c'était une demoiselle, anéantissait cette théorie. Son nom n'était pas celui d'une femme mariée ayant adopté l'identité de son mari. Je n'avais jamais rencontré de Castle-Glass par le passé et j'en étais sûre et certaine. Je n'oubliais jamais un nom, de plus, s'il était aussi particulier que celui-ci.

La secrétaire l'informa que cette demoiselle Castle-Glass allait descendre. Je ne pouvais que prendre mon mal en patience et l'attendre.

Je vais patienter, merci.

Je n'avais pas eu le loisir d'attendre très longtemps seule, que mademoiselle Bremer me rejoignait, patientant elle aussi, à mes côtés. Pendant un court instant, je me demandais à quel jeu elle était en train de jouer quand elle révéla la raison de sa présence à mes côtés.

Sur un ton de confidence, elle m'affirma qu'elle se doutait que je ne connaissais pas la raison de ma présence en ces lieux et continua en me demandant si j'avais déjà pensé à changer d'emploi.

La raison était non. Je pensais encore à ce moment là, que je n'avais pas tout fait chez Dell et si j'avais espéré être débauchée de cette société, cela aurait été par une entreprise multimillionnaire dont la renommée et le challenge serait connu de tout le milieu. Partir pour une société inconnue hier encore, ne m'inspirait pas de confiance.

L'employée d'Orgone alors me fit un clin d'oeil et me tendit un dossier que j'hésitait à saisir avant de me souvenir la raison de ma présence dans ces bureaux.

Elle m'informa que ce dossier était personnel et qu'elle pouvait dès à présent me conduire en salle de réunion.

Elle pouvait lire la surprise sur mon visage et si tout mon corps semblait me crier de dire non, ma curiosité elle, me contrôla d'accepter.

Je vous suis.

Je n'avais pas encore ouvert le dossier qu'elle m'avait glissé entre les mains, car je me doutais de ce qu'il y avait à l'intérieur. Son contenu devait porter sur tous les projets que j'avais pu réaliser depuis le début de ma carrière. Je n'étais pas dans l'objectif d'obtenir ce poste sinon j'aurais fait beaucoup plus attention à ce que je possédais.

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Re: Il faut garder l'esprit ouvert pour se laisser surprendr

par Alex Castle-Glass le 22 Juil 2013, 19:44


Les portes de l'ascenseur s'ouvrit. Je remarquais que le rendez-vous de 09h45 n'était pas en avance. Tant mieux, je ne voulais pas passer devant un candidat pendant que j'en recevais un autre. Marie venait de faire entrer Mademoiselle Devereaux dans la salle de réunion, comme convenu. Je la laissais refermer la porte avant de m'approcher du comptoir.

-- Comment allez-vous Mademoiselle Bremer ?

Je lui serrais la main, échangeai quelques banalités avec elle pour laisser une trentaine de secondes à notre invité. Je souhaitais qu'elle se demande pourquoi les produits vendus n'apparaissaient pas sur nos coupures de presse, pourquoi nous n'avions relevé que les portraits plein pied de sa personne. Je regardais l'aiguille des secondes égrainer le temps. Une fois le demi tour de cadran effectué, j'ouvrais la porte, sans toquer bien sûr. J'étais chez moi après tout.

-- Mademoiselle Devereaux, je suis contente que vous ayez accepté de vous entretenir avec nous. Je vois que Mademoiselle Bremer vous a remis votre dossier.

Je le pris et allai m'installer dans le fauteuil face à elle. J'observais sa tenue, son attitude et ouvrit le dossier pour le refermer aussitôt. Je le posais sur le côté.

-- Bien. Mademoiselle Devereaux. Je sais que vous êtes une femme d'affaires la tête dans le guidon, je ne veux pas vous faire perdre votre temps. Je vous remercie d'être venue. Alors fonçons ! Qu'est-ce qui vous plait chez Dell ? Comme écrit dans notre courrier, nous aimerions que vous travailliez pour nous. Pourquoi avez-vous accepté cette entrevue ?

J'aimais prendre à contre-pied les femmes pleines de détermination. Je connaissais bien le profil de mon interlocutrice. Le dossier monté par M.Lebenton était très complet comme d'habitude. Sa perfection m'agaçait, surtout quand il me l'exposait ! Je savais qu'elle était fonceuse, maligne et peut-être à même d'emprunter des chemins tortueux pour parvenir à ses objectifs. Je ne lui demandais pas encore pourquoi Dell avait payé ses billets d'avion. Je réservais cette question pour plus tard, si je ne parvenais pas à la déstabiliser. Je ne cherchais pas à l'acculer dans les cordages, mais je lui reconnaissais une qualité. Comme moi, elle respirait la confiance. Il serait difficile de traiter avec elle. Et ce poste proposé risquait de la surprendre. Elle pourrait refuser.

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Re: Il faut garder l'esprit ouvert pour se laisser surprendr

par Inès Devereaux le 24 Juil 2013, 11:49


Je suivais la secrétaire jusqu'à une salle de réunion où elle me laissa patienter seule. Cette entreprise n'était pas encore connue de mes radars, mais elle ne semblait déjà pas manquer de capital. Le design était recherché et les meubles de qualités dessinés par les plus grands designer. Je me disais que peut-être je n'étais pas en train de perdre mon temps et qu'il y avait bien derrière tout ça, quelque chose à creuser. Je n'avais plus qu'à patienter et attendre l'arrivée de mademoiselle Castle-Glass pour en savoir plus.

Je profitais de ce temps qui m'était accordé pour feuilleter le dossier qui m'avait été remis. Je ne fus pas surprise de découvrir les nombreux projets sur lesquels j'avais travaillé chez Dell et je ne remarquais pas spécialement les photos qui avaient été associées, même si je tiquais une seconde sur certaines. J'étais trop accaparée à me souvenir de tous ces projets. Le sourire aux lèvres, je me rappelais de tous ces moments de stress que j'avais vécue et tout le plaisir que j'en avais ressentie une fois chaque projets finalisés.

Une fois le tour de ce dossier fait, je m’intéressais aux brochure de cette entreprise mystérieuse. La brochure ne me disait rien de plus que ce que je savais déjà et cela me parut difficilement compréhensible. Dans mon esprit, pour vendre un produit, il faut donner envie à nos clients de l'acheter. Là, il n'y a avait rien à présenter. Alors je me demandais, comment comptaient-ils faire pour vendre leur produit.

Toutes ces interrogations se baladaient dans ma tête quand enfin, Mademoiselle Castle-Glass fit son apparition. Cette jeune femme me paru accueillante et dynamique. Elle semblait heureuse de me recevoir et je ne savais toujours pas pourquoi exactement. Cela me confortait juste dans le fait que je n'avais jamais vue cette femme auparavant.

Elle me salua et évoqua mon dossier remis par sa secrétaire.

Bonjour ! Oui, vous voulez le récupérer ?

Je ne savais pas si sa secrétaire avait bien fait ou non de me remettre ce dossier au vu de sa contenance particulière. Elle s'installa face à moi, toujours le sourire aux lèvres. Elle me détailla du regard, comme le ferait toute personne lors d'un entretien et par conséquent, je comprenais son attitude et n'en prenais pas ombrage.

Elle m'expliqua ne pas vouloir me faire perdre mon temps, car elle me savait bosseuse. C'était tout à son honneur. Elle ne tourna pas autour du pot et attaqua immédiatement l'entretien.

Pourquoi avoir accepté cet entrevu ? Par curiosité.

J'étais franche. L'une comme l'autre n'avions aucune raison de tourner autour du pot. Nous savions toutes les deux comment les choses fonctionnaient et nous pouvions mettre nos cinémas et beaux discours de côté.

J'ai trouvé audacieux de venir tenter de me débaucher alors que personne ne connaît votre société. Je ne sais même pas quels services vous fournissez. J'attrapais un de leur fascicule. Aucun de vos produits n’apparaît dans vos brochures. Vous êtes déstabilisant et mystérieux. J'aime ça et en même temps, je déteste cela.

J'avais volontairement oublié de répondre à la question sur ce qui me plaisait chez Dell. Je pensais qu'elle n'était pas encore en position pour connaître cette réponse. Ma vie chez Dell, ne la regardait pas. Si je prenais en considération le dossier qu'elle avait fait sur moi, elle en savait déjà largement assez pour le moment.

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Re: Il faut garder l'esprit ouvert pour se laisser surprendr

par Alex Castle-Glass le 24 Juil 2013, 19:30


J’avais récupéré le dossier transmis par Mademoiselle Bremer et j’attendais patiemment que Mademoiselle Devereaux me réponde. La curiosité semblait le facteur déterminant de sa démarche. Malheureusement, il pouvait s'agir là d'une motivation personnelle ou d'une motivation de Dell. Notre projet pouvait diminuer leurs ventes aux particuliers. Mais cela, Dell l'ignorait. «Curiosité» fut le premier terme que j’écrivis sur mon bloc-notes. Ce mot fut rapidement suivi par «audace». Ensuite, un silence pesant envahit la pièces durant quelques longues secondes. J’attendais ma réponse vainement. Alors, je brisai le silence. Je cherchais à comprendre pourquoi elle ne m’avait pas dit ce qui la motivait chez Dell. Je savais Mademoiselle Devereaux suffisamment intelligente pour ne pas oublier ma question. Elle avait volontairement éludé la question comme de nombreux hommes politiques savaient le faire. J’écrivis donc les mots honte et hésitation suivis d’un point d’interrogation sur mon carnet.

-- Il m’est difficile de vous proposer mieux si je ne sais pas ce qui vous fait vibrer... Dois-je en conclure que vous appréciez le mystère mais n’aimez pas être déstabilisée ? Mais, en effet, vous ne savez pas les services que nous fournissons. Et heureusement... Cela m’ennuierait que vous soyez obligés de sortir de cette pièce les pieds devant.

Je lui fis alors un clin d’oeil. Ironisais-je ou bien tenais-je des propos sérieux ? La question ne se poserait pas longtemps. L’être humain a toujours tendance à rationnaliser ce qu’il ne comprend pas depuis l’avènement de la science comme nouvelle divinité. Il était plus simple de manipuler l’humanité quand sa crédulité religieuse atteignait des sommets, mais sous couvert de science, nous pouvions de nouveau leur faire prendre des vessies pour des lanternes.

-- Qu’est-ce qui vous branche ? Qu’est-ce qui vous ferait accepter une place chez nous ?

Il s’en suivi une liste de mots que je prononçais lentement en la fixant pour noter la moindre réaction.

-- THE Job … Argent … Mérite … Respect … Gloire … Pouvoir … Sexe …

Après une courte pause, je souris. Je notais Gloire et Sexe sur ma feuille. Voulais-je la provoquer ou mettre en évidence ses changements d’attitudes lorsque j’avais prononcé ces deux mots.

C’était étonnant, mais de tous les entretiens passés, si Mademoiselle Devereaux était l’une des moins avenantes, elle était celle qui m’inquiétait le moins quant à son embauche. Je ressentais une étrange sensation. Je regardais ma montre. Pourtant aujourd’hui, aucun test ne devait avoir lieu ce matin. Je me retournais un instant et regardais par la fenêtre. Quelque chose me contrariait, un mauvais pressentiment, sans rapport avec cet entretien. Cette étrange sensation me fit accélérer le rythme de l’entretien.

-- Je ne faisais pas que plaisanter quand je parlais du secret des produits d’Orgone.

Je sortis une feuille du tiroir de gauche.

-- Il s’agit du contrat de confidentialité que nous signons tous à notre arrivée chez Orgone. Comme vous pouvez le constater, il a été rédigé par l’un des plus grands cabinets d’avocats. Bon vous ne devez pas les aimer puisqu’à cause de ce cabinet vous avez perdu votre procès en mars 2009 en France pour non détail des prix et refus de mise en vente de vos systèmes sans Microsoft Windows préinstallé. Mais bon... Ils sont compétents. Tenez, je vous le laisse lire...

Comme elle pouvait le constater, le dossier de confidentialité s’appuyait sur la loi Patriot. Le signer pour l’enfreindre par la suite n’était guère conseillé. La simple suspicion pouvait permettre un emprisonnement. Pour qui lisait en travers des lignes, l’un de nos clients devaient probablement être lié à la sûreté nationale. Mais je n’en dis rien. Je préférais la laisser conjecturer.

-- Alors, s’il-vous-plait, cessons de perdre notre temps ! Qu’est-ce qui vous fait vibrer ? Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de travailler pour nous ?

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Re: Il faut garder l'esprit ouvert pour se laisser surprendr

par Inès Devereaux le 24 Juil 2013, 20:47


Ma franchise pouvait la braquer, mais je venais à cet entretien en ayant à l'esprit que je n'avais rien à perdre, alors pourquoi prendre des pincettes ? Que cet emploi me plaise ou nous, je savais que quand je sortirais de ce bureau, j'aurais toujours la possibilité de retourner chez Dell comme si cet entretien n'avait jamais eu lieu. Elle attira cependant mon attention.

Vous pensez être de taille à pouvoir me proposer mieux ?

Il fallait que Mademoiselle Castle-Glass soit prudente avec ses propos, je n'étais pas femme à hésiter sur une occasion. J'étais tout à fait capable de la mettre au défit.

J'apprécie le mystère quand c'est moi qui l'entretien. Et citez moi une personne qui aime être déstabilisée ?

Je la mettais au défit de le faire, mais elle pouvait toujours être de mauvaise foi et me dire que cela ne la dérangeait pas... et je ne la croirais pas. Je restais à l'écouter me dire qu'il me faudrait sortir les pieds devant de ce bureau si je venais à en savoir trop. Je trouvais sa réponse excessive, mais n'y laissa rien paraître dans mon attitude.

Nous avons tous des secrets.

Elle me demanda alors ce qui me branchait et ce qui me ferait accepter une place chez eux. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle me demandait. Puis elle commença à énumérer des mots à haute voix qu'elle se mit à griffonner sur son calepin.

Et plus encore...

Je la défiais du regard, un léger rictus au coin des lèvres. Tous les humains ont envie de gloire et de puissance, je n'étais pas différente d'eux. Pourquoi le serais-je ?

Elle se mit à regarder sa montre puis commença à se retourner pour regarder derrière elle, vers l'extérieur. Je ne voyais pas ce qu'elle cherchait à voir. Je me penchais essayant d'identifier ce qui pouvait retenir son attention. Quand elle se retourna, je remarquais qu'elle accélérait le rythme de l'entretien.

Quelque chose ne va pas ?

Je pensais être en droit de savoir si quelque chose clochait.

Elle tenta de me rassurer en m'expliquant qu'elle n'avait fait que plaisanter sur la confidentialité de leurs produits.

Je connais des entreprises pour lequel cela n'aurait pas été le cas.

C'est moi maintenant qui jouais. Parlais-je de Dell ou d'autre chose ?

Elle sortit alors une feuille du fond de son tiroir. Je sentais le coup fourré arriver. Le contrat de confidentialité ! Voilà une belle merde qui ne m'arrangeait pas du tout. Toutes les grandes entreprises un temps soit peu intelligente, vous sortira ce document pour se protéger de petits curieux dans mon genre. C'est tout à leur honneur, mais cela mettait tous mes projets aux oubliettes. Si je signais ce papier, je ne pourrais rien révéler à mon patron. Du coup, je me posais la question de savoir s'il m'était utile de continuer cette comédie. La réponse fut oui. Ils avaient trop attisé ma curiosité pour que je fasse marche arrière maintenant.

Je n'ai aucune raison de ne pas les aimer. Ils me donnent plutôt envie de les embaucher. Ils ont réussi là où beaucoup d'autres ont échoués. Je ne peux avoir que de l'admiration pour ça.

Je sais reconnaître un succès quand j'en vois un. Je me saisissais de sa feuille que je lisais rapidement. Elle ressemblait à celles que l'on pouvait voir chez Dell et entreprises de la même renommée. Je m'arrêtais tout de même pour prendre le temps de lire les petites lignes pour m'assurer que je ne plongeais pas la tête la première dans un piège et signais de ma plus belle écriture mon engagement.

Ce point derrière nous, je pouvais enfin répondre à sa question.

Ce qui me fait vibrer ? Certainement les mêmes choses que vous. J'aime le pouvoir, l'argent, les défis, le contrôle, la reconnaissance. Je respire pour réussir. Qu'est ce que vous avez à me proposer pour me satisfaire ?

Maintenant, on commençait à parler business. Qu'étaient-ils capable de mettre sur le table pour me garder ?

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Re: Il faut garder l'esprit ouvert pour se laisser surprendr

par Inès Devereaux le 17 Aoû 2013, 12:57


Je voyais que quelque chose la dérangeait, mais je ne compris pas quoi. À ma question sur le sujet, elle m'affirma que ce n'était qu'un bourdonnement, mais je n'en crus rien. J'essayais discrètement de remarquer si elle portait une oreillette. Était-ce son patron qui lui disait quoi dire ? Étions-nous trois dans cette pièce ou même bien plus ? Je n'aimais pas que l'on me mente, mais il était trop tôt pour me fâcher juste pour cela.

Ce qu'elle devait comprendre c'est que je n'avais rien à perdre. J'étais ici sans grande conviction. Ce sont eux qui m'avaient invité pour me proposer quelque chose d'intéressant pour ma carrière. Cela faisait déjà une heure que j'étais dans leurs locaux et je ne savais toujours pas pourquoi j'étais ici. Cela apparemment eu le don d'agacer mademoiselle Glass et elle ne s'en cacha pas. Elle devait s'attendre à ce que je sois immédiatement émerveillée par ses beaux yeux et leurs locaux bien tenus et que j'accepte tout ce qu'elle me demande sans objection. Si elle avait lu mon dossier avec attention comme elle le prétend, elle ne serait pas étonnée de ma réaction et n'en aurait pas pris ombrage. Pourtant, tout cela m'importe peu. Qu'elle me fiche dehors ne me fera ni chaud ni froid. Si je suis encore ici, c'est par simple curiosité, sinon j'aurai déjà tourné le dos à cette femme depuis longtemps. Malgré tout, si notre entretien n'avance pas et si aucune de nous ne veut lâcher le morceaux, nous fonçons droit dans un mur. Je suis très dévouée à mes employeurs, mais je ne porte pas d’œillères non plus. Elle devra faire avec mon caractère que ça lui plaise ou non. Elle sera bien contente d'avoir un tempérament comme le mien dans son équipe quand elle en aura besoin. Il est certain que ce n'est jamais agréable de se faire prendre à son propre jeu, mais nous n'étions plus des enfants, elle s'en remettrait.

Vous ne voulez pas me faire perdre mon temps et pourtant vous le faites à toutes les deux. J'ai signé votre bout de papier, vous savez que je risque gros à répéter ce qui sera dit dans ce bureau. Au lieu de monter sur vos grands chevaux, pourquoi ne pas me dire exactement ce qu'est Orgone. Tant que je ne saurais pas à qui je parle, vous n'aurez rien de moi. Quelle importance de savoir comment j'aime boire mon café ou ma couleur préférée ? Nous ne faisons que tourner autour du pot. Présentez-moi au moins votre entreprise que je sache pourquoi j'ai perdu des heures dans les transports et encore une heure dans vos locaux et je ne relèverais votre irrespect à mon égard.

Je n'avais pas été diplomate, mais elle avait tout fait pour que ce soit le cas. Je n'avais pas aimé son insinuation sur le fait que je pourrais désirer quatre étalons dans ma suite. Avais-je l'air d'une nymphomane ou d'une malade du sexe dans le genre ? De plus, on ne demande pas aux gens de traverser le pays pour exiger d'eux qu'ils répondent à des questions qui auraient pu être répondues par téléphone. Il est normal, il me semble, que je sois en droit de demander la raison de ma présence dans ces locaux.

Finalement, non sans tension, elle m'en révéla un peu plus sur ce qu'ils attendaient de moi.

Vous voulez mon visage ?

Étonnée et perplexe, je mis quelques instants à répondre.

Vous m'avez choisie pour mon physique et non pour mon travail ?

C'est avec stupeur que j'en prenais conscience et pourtant tous les indices étaient sous mes yeux pour que je m'en sois doutée. Mon regard se posa de nouveau sur les photos que contenait mon dossier.

Je ne comprends pas. Des égéries vous en avez pleins les agences de mode. Pourquoi s'embêter à venir chercher quelqu'un comme moi ? Je suis jolie, mais je suis loin de pouvoir devenir une égérie. De plus, je ne comprends pas où est le prestige pour moi. Les femmes se battent depuis la nuit des temps pour être reconnu pour leur talent et non leur physique.

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Re: Il faut garder l'esprit ouvert pour se laisser surprendr

par Alex Castle-Glass le 29 Aoû 2013, 11:09


Elle s'emportait et je comprenais bien ce qui avait plus à M.Lebenton chez elle. Seulement l'embaucher ne s'avérait pas aisé. Quel fichu caractère ! Je ne savais sur quel pas danser. Je lui demandais ce qui la motivait, elle ne répondait pas. Je la provoquais en parlant de sexe, elle repartait de plus mais se braquait l'instant d'après. Etrange caractère. Je ne souhaitais pas la manipuler, car elle le sentirait un jour ou l'autre et cela se retournerait contre nous, surtout à un tel poste. Je souhaitais établir une relation de confiance avec les employés et entre les employés. En les manipulant, je me tirais donc une balle dans le pied.

Et puis, M.Lebenton me faisait chier à utiliser la machine en plein entretien d'embauche. Il savait que cela me perturbait. Cette fois-ci, je sentis l'onde de choc, elle se répercuta dans le vase et l'eau en son sein vibra. Tout s'engageait mal.

Mais elle m'offrit justement une piste à explorer. Elle ne voulait pas être prise pour une bimbo et c'était exactement ce que nous cherchions, une femme capable de répondre à la presse, une femme difficile à déstabiliser, ayant du caractère et de la répartie.

-- Clairement, si nous souhaitions une bimbo, nous ne n'aurions pas fait appel à vous. Les books des agences de mannequinat sont empli de femmes à la beauté « parfaite ». Nous cherchons une égérie, une femme avec de la renommée, de la répartie, capable de résister à la presse, suffisamment intelligente pour se sortir des guet-apens des journalistes. J'ai besoin d'une belle femme particulièrement intelligente et surtout vive d'esprit, très vive. Si elle pouvait être combattante, de préférence sportive, ce serait un plus. Il n'y a pas beaucoup de femmes ainsi. Il en est de même pour les hommes d'ailleurs. Notre jeu va permettre d'immerger totalement le joueur, quand je dis totalement, c'est totalament. Je suis désolée pour Dell, mais leurs recherches sur les écrans de dernières générations risquent de ne pas intéresser longtemps les gamers. Le joueur vit le jeu. La réalité que nous créons fonctionne grâce aux souvenirs. C'est le même principe que la vision. Votre œil ne voit quasiment rien si ce n'est le point où il est concentré. Autour de ce point, votre cerveau complète les images à l'aide de souvenirs récents ou plus anciens. Quand nous plongeons le joueur dans nos univers, qu'il passe près d'un mur gris, son cerveau va améliorer la texture grise par le mur gris de son école par exemple. Par contre, quand nous lui présentant un nouveau visage, quelque chose qu'il ne connait pas du tout, nous devons y placer des acteurs, des stars, des professionnels compétents. C'est là que nous voulons créer un personnage phare pour nos univers. Loin de nous l'idée d'une bimbo. A la rigueur pour certains jeux, et encore, j'en doute. Mais pour notre jeu phare, nous voulons une femme exceptionnelle, qui tienne la route sur la distance. Voilà, vous connaissez notre plan-produit, je peux vous faire une brève démonstration du projet Absinthe si vous voulez. Si cela ne vous intéresse pas, je suis navrée, je vous aurai en effet fait perdre votre temps.

Après un tel monologue, j'avais presque envie de boire un verre d'eau. Elle est au courant des dernières avancées de Dell, je sais qu'ils ont des projets de lunettes 3D pour contrer Sony. Elle ne croira peut-être pas à notre projet, ou bien elle va l'associer à cela. Nous plongeons réellement le joueur dans un univers difficilement discernable de la réalité. Difficilement crédible. Du coup, je lui avais proposé une démonstration. Après tout, le système était en route et M.Lebenton l'exploitait. Pourquoi n'en profiterais-je pas ?

Qui se trouve dans les locaux ? ?

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