Entrée réservée aux candidats à un emploi chez «Orgone»
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Monsieur 10h30

par Alex Castle-Glass le 24 Juil 2013, 10:39


Je me souvenais bien du regard qu'avait lancé Marie en observant la photo de M.Curtis. Elle l'appelait Monsieur 10h30. Même si je n'aimais pas cela, je devais avouer que nous en avions bien ri à la machine à café. Il était 10h00. Je venais de finir un entretien intéressant et je rédigeais quelques notes pour le compte-rendu à M.Lebenton et pour les autres employés du service RH. Embaucher quelqu'un n'était guère compliqué. Quelques documents à remplir en ligne, mais j'en laissais le soin à ma cellule RH.

Après quelques minutes, j'envoyais le compte-rendu à M.Lebenton en me demandant s'il le lirait ... ou pas. Les choses progressaient. Sur la toile le buzz sur la société faisait parler de lui, mais la presse allait bientôt s'impatienter de ne voir aucun produit sortir. Quoi qu'il en soit, nous avions de plus en plus de badauds au pieds de l'immeuble. Le syndic avait envoyé un courrier à M.Lebenton le mettant dans une noire colère. Pour ma part, ce profil me donna une idée. Je pourrais faire d'une pierre deux coups. Quand j'avais reçu ce dossier, M.Lebenton m'avait fait voir des documents « Eye Only». Je les avais lus sans prendre de notes en me demandant comment il faisait pour récupérer de tels dossiers. Finalement, M.Lebenton n'était pas qu'un milliardaire excentrique, ni un génie de l'Orgone, il était également un homme au bras particulièrement long.

J'étirais mes bras et reprit le dossier, je mis moins de temps pour le lire que les autres. Celui-ci était le document officiel pour le recrutement de M.Curtis. Il était quasiment vide pour ainsi dire. Comme il me restait du temps avec l'entretien, je sortis de la salle pour prendre un café à la machine à l'étage supérieur. L'Open Space commençait à se remplir tout doucement. Je redescendis rapidement avant de me faire happer. Les questions sans réponses étant nombreuses, pas mal d'employés cherchaient à en savoir plus sur le projet Absinthe. Mais tous ne seraient pas dans le secret.

Je redescendis dans la salle pour attendre un peu. M. Curtis était ponctuel et toqua à la porte. Malgré sa retenue, je pense qu'il faisait partie de ceux qui étaient les plus virils dans leur manière de frapper.

-- Entrez M.Curtis !

Je me présentais et l'invitais à s'asseoir. Je voulais entrer dans le vif du sujet rapidement, car j'avais un déplacement important ce matin et je ne pouvais pas me permettre le moindre retard.

-- M.Curtis, vous êtes actuellement agent de sécurité dans une banque et vous êtes un ancien militaire. Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Votre profil, cette forme de double compétence, a attiré notre attention. Nous voudrions vous proposer un emploi. Pour débuter, vous seriez agent de sécurité et de temps à autres, nous aimerions vos conseils pour le développement de stratégie de notre intelligence artificielle. Je vous explique.

Je me reculais légèrement dans mon siège pour saisir une télécommande et j'allumais un vidéo projecteur pour présenter une vue du jeu vidéo Call Of Duty.

-- Je sais que votre carrière militaire doit vous faire tristement sourire quand vous voyez de tels jeux et je me doute que ce jeu développé par un concurrent ne doit pas vraiment coller à la réalité du terrain.

La vidéo enregistrée de la partie zooma sur la carte radar et clairement, on y voyait des abberrations. Des soldats commandés par l'IA qui continuait de faire les rondes alors que l'alerte était donnée, des hélicoptères qui passaient en zones découvertes et devenait des cibles idéales pour les lances-roquettes et des soldats qui lançaient des grenades dans des zones où il n'y avait aucun mouvement.

-- Nous aimerions donc que vous apportiez votre regard critique sur nos projets. Vous auriez donc un emploi d'agent de sécurité et de temps à autres, vous deviendrez une sorte de consultant sur notre projet. Ceci sera l'occasion de bénéficier de primes substantielles, sans compter que ceci peut être intellectuellement intéressant pour vous comme pour nous. Ceci peut-il vous intéresser ?

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Re: Monsieur 10h30

par Duncan Curtis le 24 Juil 2013, 11:06


Charmante et accueillante cette petite secrétaire, peut-être un peu trop nerveuse en ma présence, je n'aime pas vraiment provoquer de la nervosité chez les autres, moins encore chez les femmes. En général lorsque je souhaite séduire, je suis d'autant plus nerveux qu'elles ne le sont mais je crois bien que la secrétaire avait été bien trop anxieuse en ce qui me concernait. Je crois que je suis à son goût mais pour être honnête, elle n'avait aucune raison d'avoir réagis comme elle l'a fait avec … enthousiasme ? Gêne ? Je ne sais pas trop, quoi qu'il en soit, j'étais attendu dans une salle un peu plus loin pour rencontrer la direction ou en tout cas, si j'avais bien lu l'organigramme de la société, la personne en charge des ressources humaines. Je n'étais pas vraiment un habitué des entretiens d'embauche mais n'étant pas en position de demandeur, cela était sans doute plus facile pour moi, je crois à tout bien y penser que le stress devait bien plus être dans le camp de la femme qui allait me recevoir que dans le mien. Je ne me crois pas unique ou extrêmement intéressant, je pense avoir un profil assez facilement remplaçable, s'il cherche un ancien militaire, je ne doute pas qu'ils en trouveront un autre sans grande difficulté. Donc je n'ai pas vraiment de pression ou d'angoisse à me faire pour cet entretien d'embauche, il arrivera ce qu'il arrivera et nous verrons bien ce que cela peut vouloir dire. Je suis déjà curieux de savoir ce qui va m'être proposé car j'avoue ne pas avoir véritablement d'idée précise de la chose, qu'est-ce une boite de jeu vidéo peut attendre d'un ex-militaire ?

A voir le dossier qu'ils devaient avoir je ne m'interroge même pas trop, ils n'ont certainement pas plus que ce que m'a dit la charmante secrétaire, année d'entrée, année de sortie. Tout ce qui s'est passé entre les deux est classé secret défense même si les deux premières années auraient bien pu être relatées puisque je n'ai rien fais de bien … extravagant. Pour ce qui était de la suite, les forces spéciales, c'est une autre histoire, disons qu'une partie du groupe militaire auquel j'appartenais n'avait même pas d'existence véritable dans les papiers des militaires alors forcément ce que nous faisions ne devait jamais être su. En somme la société qui souhaite me recruter doit avoir un dossier bien maigre sans rien de vraiment intéressant à se mettre sous la dent, expliquant peut-être une volonté de me rencontrer soi dit en passant. Alors que j'ai toqué et que je suis invité à entrer, je m'exécute docilement, laissant la jeune femme se présenter, décidément ce Monsieur Lebenton, grand patron de ces lieux, sait recruter de magnifiques femmes pour travailler pour lui. Quoi qu'à observer les deux personnes que j'ai rencontré jusque là, je ne doute pas qu'elle soit aussi travailleuse et douée dans leur travail qu'elles ont du charme.

Elle taille directement à l'essentiel, je ne peux pas dire que ça me déplait, j'aime beaucoup sa façon directe d'en venir au fait. Ca change des gens qui tournent autour du pot et mettent des heures à dire la vérité. Et puis ça a un caractère militaire loin de me laisser indifférent, c'est un terrain familier finalement que j'apprécie de pouvoir retrouver un peu. Agent de sécurité et consultant pour le développe d'intelligence artificielle. Et bien voilà qui est plutôt direct comme façon d'envoyer une nouvelle, en tous les cas je ne dis rien pour le moment tandis qu'elle met un jeu en route, une présentation d'un jeu que je connais. Call of Duty. C'est ridicule, je suis nul pour ce qui est des jeux vidéos, pas faute d'en avoir mais les seuls dans lesquels je suis doué sont les jeux de plate-forme, quand aux jeux de tir et bien à part les Mass Effect je ne suis pas vraiment très doué, pas plus à CoD qu'à Halo ou à Gears of War et Battlefield.


« Ca serait triste si ça collait vraiment à la réalité et que les joueurs mourraient en agonisant pour s'être pris un tir de rafale. Pardon, continuez. »

Les jeux de guerre, quand ils n'étaient pas futuristes, qu'ils cherchaient à être réaliste me gênaient, cela faisait de la guerre un divertissement amusant alors que j'étais bien placé pour savoir que si la guerre n'est pas quelque chose c'est un jeu. Effectivement le comportement et les interactions laissent à désirer mais ce n'est qu'un jeu pas vrai ?

« Cela pourrait en effet m'intéresser. Si vous savez que je suis agent de sécurité, vous savez que je suis toujours de poste de nuit, une habitude que j'ai prise et que j'aimerai conserver. Pour le poste de consultant … permettez ? »

Je me permets de prendre un feutre effaçable pour tableau, approchant du tableau blanc sur lequel est projeté l'image. Quelques secondes pour griser le radar, les indicateurs de munitions, de nord, d'objectif, en somme il ne reste plus que ce que l'on voit dans le feu de l'action. Je repose le stylo :

« Commencez par cela pour HUD et vous aurez déjà une base plus solide cela dit … Ne croyez-vous pas qu'un jeu où vous êtes tué en une balle ne soit trop compliqué pour les joueurs et perde de son attrait ? Le principe du jeu est de pouvoir être joué et terminé or à trop pousser le réalisme cela risque de devenir trop complexe. »

Pas de guérison miraculeuse et inexpliquée avec le temps, mort en un tir, retour à la sauvegarde :

« Je ne peux pas dire que je ne suis pas intéressé mais j'ai peur que pour les jeux vidéos je ne sois pas le mieux placé. Sur le terrain j'ai toujours été bon, même très bon selon mes supérieurs mais pour les jeux vidéos, disons que Crash Bandicoot et Mario Bros sont plus de mon ressort que Master Chief ou Sheppard. »

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Re: Monsieur 10h30

par Alex Castle-Glass le 24 Juil 2013, 13:16


J’avais capté son attention. Sa cynique remarque m’inquiéta, car j’avais l’impression de n pas être tombé sur l’ancien militaire qui «avait tout vu» et qui jouait les blasés. Je le pensais à l’inverse, très discret sur son passé. Je savais que M.Lebenton avait entouré cette qualité dans son dossier. La suite me plut. Certains candidats ne se sentaient plus péter quand ils avaient un entretien. Je pensais au début de l’entretien avec Mademoiselle Lowley. La suite me plut donc, car il se montrait aussi direct que moi. Il ne cachait pas son intérêt et j’appréciais. Je n’avais pas l’information qu’il bossait en poste de nuit. Cela m’ennuyait un peu, car les journalistes enquiquinant venaient en journée. Mais c’était un détail que je réglerai autrement. Je pris mon carnet de note et ajoutait le mot : Nuit. J’écrivais en français, pas en anglais.

Je le laissais faire et pendant qu’il virait les indicateurs visuels, j’observais son cul. Beau morceau cet homme ! Aucun doute, il avait tapé dans l’oeil de Marie. Quand il revint s’asseoir, j’écoutais ses déclarations. Oui, il avait raison. Je souris à sa remarque sur la complexité.

-- Certains joueurs aiment le réalisme, d’autres aiment finir les niveaux en mode hard-core, un niveau réputé infaisable et certains aiment finir le jeu avant même d’avoir expiré le délai de la licence de démonstration.

Je souris et sortis une feuille d’un des tiroirs du bueau. Pendant ce temps, il prêchait contre lui-même me donnant des arguments pour ne pas l’embaucher. Pourquoi tant de candidats se dimunaient-ils ainsi ? Peur qu’on leur en demande trop ? Peur d’être surestimé ?

-- Monsieur Curtis, je suis convaincue que chaque être humain possède des dons pour un métier ou un autre. Par exemple, moi. Je suis très douée pour décrire le profil psychologique des candidats. La position de vos bras en ce moment témoigne de votre intérêt face à la nouveauté. Votre remarque sur les horaires a été prononcé parce que vous voudriez bien gardé vos acquis néanmoins. Preuve que vous vous projetez déjà dans un avenir commun entre Orgone et vous. Pour votre part, vous êtes très bon dans votre domaine, preuve en est vos remarques. On perçoit que vous êtes déjà allé au front quand bien même rien est écrit dans votre dossier. Et nous avons de très bon agents pour le marketing capable de nous dresser le profil de nos joueurs avec une précision déconcertante. Je ne fais pas toujours confiance aux gens, mais je fais toujours confiance dans les compétences. Et une autre de vos qualités est votre discrétion.

Je retournais la feuille que j’avais préparée. Une dossier de confidentialité.

-- Vous connaissez les dossiers de confidentialité totale...

Je lui présentais le document. Selon les termes de ce contrat, il n’avait même pas le droit de dire qu’il travaillait pour Orgone à son entourage direct. Si quelqu’un était informé de son entretien d’embauche, il devait affirmer avoir échouer, ne pas correspondre au profil. Grâce au contact de M.Lebenton, nous pouvions nous appuyer sur les lois Patriot et Orgone en présentant un tel dossier restait dans la plus parfaite légalité.

-- En travaillant pour nous, vous ne pourrez pas dire à votre entourage pour qui vous travaillez. On peut vous forger une couverture, on peut faire croire que vous continuez de travailler pour HSBC. Nos projets sont totalement secrets, comme vos différentes missions à l’étranger. Si vous rompez le contrat, vous risquez de sacrés problèmes financiers et comme nous sommes rattachés à la loi Patriot, vous risquez même des soucis pénaux. Alors, avant d’aller plus loin, de parler de votre salaire, de votre poste de nuit, acceptez-vous de signer ce document ?

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Re: Monsieur 10h30

par Duncan Curtis le 24 Juil 2013, 14:18


Elle est directe, je suis direct, je n'ai de toute façon jamais vraiment mâché mes mots, ça a sans doute toujours été la seule chose que me reprochait mes supérieurs, je ne retenais pas mes propos. Après tout, pourquoi ne peut-on pas appeler un chat par ce qu'il est ? Un chat. Ca semble parfois si compliqué, faire des jeux de mots, utiliser des allusions, les choses seraient plus simples si les gens utilisaient les bons mots pour parler des bonnes choses, ça serait tellement plus simple si les gens n'utilisaient pas des moyens détournés et complexes pour parler de choses simples. J'appréciais cela dans l'armée, pas question de parler de choses et d'autres pendant les missions, pas question de se fatiguer à faire des phrases à rallonge pendant un moment de stress, on va à l'essentiel, on dit ce qu'il est besoin d'être, fin de la discussion. Alors si j'apprécie la façon directe de parler de la jeune femme, je n'hésite pas une seconde à être direct moi aussi, même en me levant pour corriger le HUD du jeu qu'elle présentait et qui n'était pas le sien. Je sens son regard plus captivé par autre chose que ce que je suis en train de faire, c'est le genre de regard qu'on sent, déjà la secrétaire lorsque je m'étais dirigée vers le bureau, décidément … Ce n'est peut-être pas une bonne idée de venir travailler ici dans ces conditions.

Ecoutant les remarques de la jeune femme sur les différents styles de joueur je ne peux qu'acquiescer, sans vraiment comprendre pour tout dire. Je ne joue pas assez aux jeux vidéos pour comprendre exactement ça, c'est vrai que j'appartiens à une catégorie qu'elle a décrite, ceux qui mettent toujours la difficulté au maximum. Et pour les rares jeux que j'ai poussé jusqu'au bout, je les ai décorés du trophée de platine comme par exemple les deux derniers Batman ou Les Sables Oubliés.


« Alors la difficulté doit rester abordable tout en proposant un vrai challenge. D'où le besoin de réalisme. »

Je comprenais un peu mieux où elle voulait en venir et la suite de son discours tient plus d'un entretien avec une psychologue que véritablement d'un entretien d'embauche, quoi qu'encore une fois je ne m'y connais pas en entretiens d'embauche. Son analyse est plutôt juste, oui j'ai envie d'avancer et d'évoluer et je suis particulièrement intrigué par l'offre qui m'est faite mais comme elle l'a dit, je tiens à garder un minimum de mes acquis, mon poste de nuit tout notamment. Je ne vis pas que la nuit exclusivement mais j'aime travailler la nuit, profiter de mes journées, peut-être que le célibat n'y est pas étranger, ou le fait que les missions à l'armée se déroulaient de nuit. Allez savoir ! Lorsqu'elle parle de ma qualité de discrétion, un sourire apparaît sur mon visage, juste un bref instant avant que je ne reporte les yeux sur le papier qu'elle est en train de me présenter. Je m'en saisis pour le lire mais avant d'entamer ma lecture :

« Oh oui c'est la première chose qu'on m'a appris à l'armée. Si je te le dis, après faut que je te tue. Ne vous inquiétez pas pour ça. »

*Ce n'est de toute façon pas comme si j'avais quelqu'un à qui le raconter*

En tous les cas je lis la feuille, levant un sourcil interrogateur tandis que je la regarde dans les yeux alors qu'elle vient de me parler des répercussions possibles sur ma vie. Elle termine en me demandant si j'accepte le document que je venais de reposer sur la table pour l'avoir finalement lu de bout en bout.


« Sauf votre respect Mademoiselle, j'ai entendu siffler des balles autour de moi, j'ai fais un mois de surdité à cause d'une grenade un peu trop proche de mon oreille, j'ai dû manqué de mourir une bonne centaine de fois, alors pensez-vous vraiment qu'une menace financière et pénale puisse avoir un quelconque impact ? »

Attrapant un stylo, je signe le document, posant le stylo sur la feuille que je pousse vers elle :

« Je crois avoir deviné que vous ne vous attendiez pas à ce que je parle d'un poste de nuit, alors dites-moi, qu'attendriez-vous de moi pour un rôle en journée ? »

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Re: Monsieur 10h30

par Alex Castle-Glass le 26 Juil 2013, 13:10


Au moins, lui, quand il me disait être habitué à la confidentialité et connaître les conséquences de la trahison, je pouvais le croire sans hésiter. Si les NBA ne comportent que des clauses facilement contournables, le secret défense ne se viole pas sans conséquence. Je repensais à Cassandra et à la façon dont j’avais déchiré sa lettre sous ses yeux. J’avais espéré qu’à la seconde lecture, elle comprenne bien la différence entre les habituelles clauses de confidentialité et le document que je lui avais présenté. Mais Monsieur 10h30 avait bien comprit ce qu’il venait de signer. Je m’amusais en me remémorant les propos de cet actionnaire. Il avait comparé cette signature à un pacte avec le diable. S’ils savaient...

-- Oui vous avez raison. Pour un poste en journée, j’avais pensé à utiliser vos services pour tenir à l’écart les journalistes, mais également pour évacuer certains «fans» prêts à travailler pour nous, même gratuitement. Marie ne parvient pas à décrocher leurs mâchoires du comptoir si facilement. Et le pied de biche, dans le bureau... Ça fait désordre.

Les engagements de ces fans me sidéraient. Ils n’avaient pourtant que des rumeurs en main.

Pour le reste, pour votre poste de consultant, il m’est difficile de vous en parler au cas par cas. Nos équipes avancent, nos testeurs testent et quand un doute s’installe, nous faisons appel à vous. Je suis doué dans mon domaine, mais je connais mes limites. Je ne peux donc pas déterminer quand nos équipes de «mise en situation» feront appel à vous. Mais sachez-le ! Notre jeu n’avais déjà plus d’HUD depuis longtemps.

Ma dernière remarque ne spécifiait en rien l’inutilité de ses propos. Au contraire, nous avions les mêmes idées quant à la réalité augmentée et je tenais à lui en faire part.

-- Et si nous parlions de vos prétentions salariales ?

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Re: Monsieur 10h30

par Duncan Curtis le 26 Juil 2013, 13:57


Je connaissais bien le principe de la confidentialité, l'armée ne plaisantait pas avec ces choses-là et finir dans une geôle pour le restant de mes jours ne m'avait jamais tenté. Je fais toutefois remarquer le côté amusant du fait qu'elle semble me mettre en garde sur les risques si je ne respecte pas le secret auquel je m'engage. Sans dire que c'est idiot de sa part, c'est surtout vain, des menaces financières et pénales n'avaient rien de bien effrayantes pour un ancien soldat des forces spéciales mais j'imagine qu'elle le disait toujours à tout le monde. De toute façon j'allais signer ce papier et je n'hésitais pas avant de le faire, ce qu'elle me proposait était intéressant, mais j'étais curieux de savoir ce qu'elle attendait de moi. Je ne peux que sourire en entendant ses propos, j'imagine assez bien la secrétaire avec un pied de biche dans la main pour faire partir un fan un peu trop collant. Au moins je sais à quoi m'en tenir, empêcher les journalistes invasifs d'entrer et d'enquêter et faire en sorte d'assurer que la charmante secrétaire puisse faire correctement son travail. Ce n'était pas franchement un poste auquel on devait m'imaginer mais ça correspondait à ce que je recherchais. Je voulais un poste calme, avec un peu d'action mais pas non plus du danger mortel toutes les dix minutes, c'était donc un poste idéal pour ce que je cherchais.

« Protéger la gentille secrétaire et virer des journalistes, ça me convient parfaitement. »

Elle en vint ensuite à ce qui était du poste de consultant, sûrement celui qui me faisait le plus hésiter car je ne voyais pas vraiment comment être utile. En tout cas elle y croyait, elle. Comme disait mon sergent pendant mes classes « Tant que t'es pas à moitié mort pour avoir essayer, t'as pas essayé ». Donc pas de soucis, j'allais tester et voir ce que ça allait donner. En tout cas, c'est un bon point ce qu'elle finit par dire, ils ont déjà enlevé le HUD, magnifique non ? Même pas besoin de moi !

« Il n'y a de toute façon qu'une seule façon de savoir si je peux correspondre à vos attentes non ? »

Question rhétorique n'attendant aucune réponse de sa part pour tout dire. Ensuite vient la question du salaire, la discussion n'est pas vraiment bien longue pour tout dire, je crois qu'elle doit être du genre à entendre toute genre de prétentions salariales dépassant largement ce qu'une société donnerait. Alors j'imagine que mon « raisonnable » 25% de mieux que mon salaire actuel devait avoir un quelque chose de risible pour elle. A vrai dire quand j'avais dis ça, ça avait été un peu au hasard, je vis très bien avec mon salaire actuel, pas des milles et des cents mais j'ai économisé bien assez pendant mes années de service à ne rien dépenser. Finalement l'entretien prit fin une fois cette discussion réglée, voilà qui semblait être plutôt positif non ? Elle semblait peut-être aussi un peu pressée, sans doute un autre entretien ou un rendez-vous et puisque je n’avais pas vraiment de raison de plus de la retenir, de lui faire perdre son temps en fait, je me retirais après une poignée de main parfaitement maîtrisée pour ne pas broyer la sienne. Un sourire pour la prénommée Marie en sortant et je reprends les escaliers en sens inverse vers la sortie.

Et maintenant ? Maintenant c'est une belle journée ensoleillée et je ne sais pas encore ce que je vais faire de ma journée, quand à ce nouvel emploi et bien il n'y a qu'une façon de savoir s'il me allait me convenir ou pas c'était bien de le faire !
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